5 % de la population française souffre du syndrome de l’intestin irritable. Pourtant, ce trouble de la fonction digestive a longtemps été cantonné au rang de maladie psychosomatique. Zoom sur l’éviction alimentaire, principale recommandation dans le cas d’un SII.
Qu’est-ce que le syndrome de l’intestin irritable (SII) ?
Côlon irritable, colopathie fonctionnelle, ou encore syndrome de l’intestin irritable, est un trouble fonctionnel de l’intestin qui fait de plus en plus parler de lui ces dernières années. Ses origines sont nombreuses – anxiété, infections digestives mal traitées, événements de vie douloureux, et aucun profil type ne ressort des études scientifiques, bien que les femmes semblent être plus touchées que les hommes. Dans les formes classiques du syndrome de l’intestin irritable, les symptômes varient en fonction du patient.
Les plus communs sont diarrhée, constipation, ballonnement, intestins poreux et douleurs dans la région intestinale. Bien que ce syndrome soit bénin et ne représente aucun risque d’aggravation, il affecte grandement la qualité de vie des personnes touchées. Néanmoins, si certains facteurs viennent amplifier ces symptômes, d’autres peuvent venir les apaiser. Parmi eux, l’alimentation.
Les régimes alimentaires pour le syndrome de l’intestin irritable
L’alimentation joue un rôle clé dans la prise en charge du syndrome de l’intestin irritable. Si elle peut être dans 73% des cas à l’origine des crises de douleurs, il est pourtant primordial de suivre quelques règles qui peuvent soulager les symptômes.
Parmi les solutions proposées par les spécialistes, le régime pauvre en FODMAP est le plus répandu. Il consiste à identifier les classes d’aliments ayant un effet néfaste sur la digestion du patient, en les excluant sur une durée courte et déterminée. Avec un plan en trois phases quatre groupes d’aliments : les oligosaccharides, les disaccharides, les monosaccharides et les polyols fermentescibles, ou plus simplement, les aliments qui fermentent lors de leur passage dans l’intestin grêle. Le but étant d’identifier les intolérances alimentaires du malade.
Les régimes sans résidus sont également plébiscités par les diététiciens, et sont le plus souvent utilisés dans le cadre de certains examens médicaux tels que la coloscopie par exemple, pouvant être prescrite lors de la prise en charge médical d’un patient.
Il peut être également conseillé de suivre un régime sans gluten et/ou sans lactose aux personnes souffrant d’intolérances ou de sensibilité fortes aux aliments en contenant. Ces produits peuvent être remplacés par des substituts, tel que les yaourts et boissons végétales ou encore le pain au maïs.
Cependant, ces régimes ne sont en aucun cas un traitement magique et peuvent comporter des risques, notamment les carences. Il est fortement recommandé d’être accompagné par un professionnel de santé pour la bonne exécution de l’un de ces régimes.
Pourquoi éviter certains aliments dans le cas d’un SII ?
Cause première du déclenchement des symptômes, l’alimentation garde tout de même certaines vertus. Pour adoucir le quotidien des patients atteint du syndrome de l’intestin irritable, de nombreux aliments connus comme étant irritant pour l’intestin peuvent être évités.
Liste des aliments à éviter en cas de syndrome de l’intestin irritable
- Blé entier, son de blé et produits à base de blé ;
- Pois, Choux et Brocoli ;
- Fruits secs ;
- Graines de lin ;
- Légumes crus ;
- Noix et graines ;
- Fruits acides ;
- Café, thé et alcool ;
- Jus d’agrumes ;
- Épices ;
- Les produits à base de lait (yaourt, crème, beurre, fromage) ;
- Fruits riches en fructose : pomme, poire, melon, mangue, raisin, cerise, etc. ;
- Fruits secs ;
- Noix de coco ;
- Jus de fruits à base de concentré ;
- Sirop de maïs ;
- Pains multigrains ;
- Oignon ;
- Concombre ;
- Charcuteries ;
- Chocolat noir ;
- Boissons gazeuses.
Traitement syndrome de l’intestin irritable : les restrictions alimentaires ne sont pas une solution à long terme
Si les produits contenant du gluten et du lactose sont facilement remplaçables, et que les patients ressentent souvent une nette amélioration de leurs symptômes après seulement quelques jours d’exclusion de ces aliments. Suivre ce régime à long terme est particulièrement strict et compliqué à gérer au quotidien, il peut être source de carence en vitamines, minéraux et fibres, jusqu’à avoir un impact sur le moral et sa vie sociale.
Bien que ces régimes puissent être une solution clé en main pour les personnes souffrant du SII, chaque intestin réagira différemment selon l’aliment ingéré. Ces recommandations ne fonctionnent pas seules et sont le plus souvent accompagnées de conseils adaptés à chaque individu. Parmi eux, la mastication, la pratique d’une activité sportive ou encore la méditation peuvent être des pistes à explorer dans la bonne gestion du syndrome de l’intestin irritable.